- EXODE (histoire des Hébreux)
- EXODE (histoire des Hébreux)EXODE, histoire des HébreuxL’exode des fils d’Israël de l’Égypte, où ils étaient tenus en esclavage, jusqu’au pays de Canaan, en passant par le désert du Sinaï, a une telle portée dans les théologies juive et chrétienne que l’événement historique lui-même retient habituellement moins l’attention que son interprétation. À partir de sources extra-bibliques et de certaines données ethnologiques, il est possible de mettre en relief les grandes lignes de l’événement.Les fresques murales, qui décorent la tombe de Khoumhotep (\EXODE (histoire des Hébreux) XIXe s.) à Beni-Hassan en Haute-Égypte, illustrent de façon très vivante l’arrivée d’immigrants sémites dans l’empire des pharaons. La nomadisation, de point d’eau en point d’eau, de tribus de pasteurs en quête de sédentarisation est un phénomène connu dans les annales égyptiennes comme dans toute l’histoire de l’Orient ancien. C’est de cette manière que les fils d’Israël, petit groupe dont le nom est rattaché à un ancêtre éponyme, parvient en Égypte depuis la Haute-Mésopotamie. Le groupe ne s’intègre pas et finit même par être utilisé par les Égyptiens pour le travail forcé: «On leur imposa des chefs de corvée pour les accabler sous leurs charges. On bâtit ainsi des villes de dépôt pour Pharaon: Pithom et Ramsès.» D’après l’archéologie, il est possible d’établir que ces villes ont été construites dans le delta du Nil et fondées par Ramsès (\EXODE (histoire des Hébreux) 1304-\EXODE (histoire des Hébreux) 1235), qui fut le premier roi après les Hyksos à établir sa capitale en Basse-Égypte. La servitude des fils d’Israël en Égypte se situe donc au \EXODE (histoire des Hébreux) XIIIe siècle. La stèle de Menephtah \EXODE (histoire des Hébreux) 1236-1223), monument érigé par le pharaon pour commémorer ses victoires en Canaan, soulève quelques difficultés: Menephtah y compte Israël parmi les peuples vaincus au cours de ses campagnes, ce qui impliquerait qu’Israël était déjà implanté en Canaan à cette époque. Le peuple d’Israël n’est certainement pas sorti en une seule fois de l’Égypte, mais bien plutôt par groupes dont les départs ont dû s’échelonner sur un certain temps, peut-être une trentaine ou une quarantaine d’années. La traversée de la mer Rouge, célébrée par le fameux cantique de Moïse (dont la composition se situe réellement à l’époque de l’événement et qui a été véhiculé par les traditions orales pour venir s’intégrer au texte par la suite) est le point culminant de l’Exode. Ce «passage», autour duquel s’articuleront les thèmes théologiques de salut et de résurrection, doit être localisé au nord de la mer, là où celle-ci est un marécage et non une masse d’eau. Moïse, enfin, l’homme qui domine l’événement, n’est saisissable par l’historien que dans l’ordre du vraisemblable. Rien ne permet de dire qui il était ni quel a été exactement son rôle.L’enquête historique se révèle donc extrêmement succincte. L’intérêt et la réalité de l’Exode s’inscrivent dans le domaine religieux plutôt que dans celui de l’histoire: l’événement est en effet toujours repris et englobé par son interprétation religieuse, l’un ne fonctionnant pas sans l’autre.
Encyclopédie Universelle. 2012.